Histoire de la commune de Montfaucon-en-Velay
Le 9 octobre 1293, par acte de paréage, Armand de Retourtour, seigneur de Montfaucon, cède au roi Philippe le Bel , la moitié de sa seigneurie .
Le roi y établit alors l’un des deux sièges du baillage royal du Velay. Montfaucon devient alors la place la plus forte de la province après le Puy et l’une des huit principales villes du Velay.
Cette situation permet à ses habitants de clore leur ville de murailles et d’obtenir une administration consulaire propre. La juridiction de Montfaucon était très étendue : de Serrières, dans la vallée du Rhône, jusqu’à Saint Bonnet le Château dans la Loire, c’est pourquoi le bailli de Montfaucon s’intitulait “ bailli du Velay et du Viennois“.
Au cours de la guerre de cent ans, Montfaucon fût brûlé par ses ennemis, provoquant la destruction de ses archives. Aussi, Charles V en 1370 lui confirme ses privilèges.
Montfaucon est donc ville close depuis le XIII siècle, bénéficiant d’allègements d’impôts importants lui permettant de supporter les charges inhérentes à l’organisation de nombreuses foires et à l’entretien d’une garnison militaire.
Il y avait 13 foires au cours de l’année plus un marché hebdomadaire qui a changé de jour au cours des siècles.
L’existence du baillage et celle de la double seigneurie depuis 1293 sont à l’origine des deux cours de justice , à savoir : le baillage et la cour commune aux deux seigneurs, la première servant d’appel à la seconde.
Montfaucon est alors administré par deux consuls élus pour un an. Ceux-ci tous les 4 ans siégeaient aux Etats particuliers du Velay avec les deux consuls du Monastier et ceux du Puy.
La ville était au Moyen-âge, une cité riche et puissamment défendue par son enceinte de murailles, ses tours et ses fossés.
Son château pouvait contenir une garnison de plus de 500 hommes.
Son seigneur y avait sa résidence, ainsi que les officiers du roi .
La justice y était publiquement rendue et sa grosse tour servait de prison.
La ville au XVI siècle, est une enceinte rectangulaire avec , au nord , des fossés profonds ( les grands fossés), au sud le château et la tour Briande la défendent.A l’est et à l’ouest, des portes bastionnées protègent les entrées de la ville . L’enceinte comprend le château, l’église, la cure, le cimetière et des habitations occupées par une vingtaine de familles nobles.
Le croteil appelé faubourg haut, ainsi que le quartier Notre Dame, appelé Faubourg bas, se trouvent en dehors de la ville. L’hospice est située dans ce quartier ainsi qu’une petite chapelle qui lui appartient. Cet établissement accueille les voyageurs lorsque les portes sont fermées et fait aussi fonction d’hôpital.
Le 23 Mars 1434, Charles VII , roi de France, séjourne à Montfaucon et lui confirme les privilèges octroyés par ses prédécesseurs.
En 1445, Montfaucon participe à la délégation de la province du Velay aux Etats Généraux du Languedoc qui se réunissent le 20 Août à Montpellier.
Montfaucon connaît son apogée au milieu du XV siècle. Dès 1465, la surface du baillage est réduite par Louis XI.
En 1585, le 4 Septembre, un chef protestant nommé Gentil et sa bande, surprirent la ville, le matin, à l’ouverture des portes et à la faveur du brouillard. Ils pénètrent dans la ville et y demeurent 24 heures. Après avoir pillé la ville, démoli le château et passé au fil d’épée les chefs défenseurs courageux, ils emmenèrent les notables faits prisonniers à Saint -Agrève, leur place forte.
La ville de Montfaucon sera rapidement réoccupée par les troupes royales commandées par le baron de la Brosse.
Quelques mois plus tard, elle en sera arrachée par l’intimidation du duc de Nemours. Ce n’est qu’en Mars 1594, que Montfaucon viendra se ranger sous la bannière victorieuse de Henri de Navarre ( Henri IV).
Exceptionnellement, les Etats du Velay se réunissent en 1595 à Montfaucon.
En 1627, une bande de 5 à 600 protestants, sous la conduite de M. de Rohan, se dirige sur Montfaucon pour l’assiéger.
Précédés par un épais brouillard, ils furent trompés, dit la légende, par une vieille femme qui gardait ses moutons. Le chef de la bande lui demande si Montfaucon était encore loin. La bergère en parlant d’un terrain appelé : la Saône leur laissa croire qu’il s’agissait du fleuve.
Décontenancé, le chef arrêta sa troupe pour savoir quelle décision prendre.
Pendant ce temps, notre brave femme alla prévenir la population de Montfaucon qui ferma les portes de la ville. Les hommes s’armèrent et attendirent les assiégeants. Lorsqu’ils se présentèrent sous les remparts, ils furent vigoureusement repoussés et durent faire demi-tour sous un violent orage qui avait éclaté.
En automne 1640 JeanFrancois Régis, apôtre du Velay ouvre une mission à Montfaucon, mais la peste se déclare, les autorités locales craignent pour la vie de l’apôtre et l’obligent alors à quitter les lieux devant les nombreux décès qui entraînèrent la création d’un cimetière spécialement établi à l’extrémité du faubourg de la ville. Devant l’insistance des autorités, Régis se résigna à quitter la ville. Il prit la route de Montregard.Arrivé à la sortie de Montfaucon, il s’arrêta et bénit la ville. En se séparant de ses accompagnateurs, Régis les bénit et leur dit de se rassurer, qu’à partir de ce moment le fléau diminuerait, ce qui se produisit rapidement.
En 1696, Montfaucon perd son baillage. Le département de la Haute-Loire est créé le 15 Janvier 1790. Montfaucon devient alors chef-lieu de canton avec justice de paix, en rappel de son ancienne vocation judiciaire.